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L’automne est habituellement une saison de tempêtes, phénomènes violents aux impacts potentiellement conséquents pour les installations voire les vies humaines mais également pour les milieux naturels. La modification du climat semble agir sur la fréquence de leur survenue et leur puissance.

forêt après la tempête

Les forêts sont parfois durement impactées comme avec les fameuses tempêtes de 1999 (Lothar et Martin - près de 100 Mm3 de bois au sol) mais également 2010 (Xynthia - 1 Mm3 au sol). Cela faisait plusieurs années que de tels événements n’avaient pas eu lieu. En octobre 2023, l’hexagone a été touché par plusieurs tempêtes (Ciaran puis Domingo), mettant à mal la biomasse forestière sur toute une partie du pays, notamment dans le nord-ouest. 

Les images spectaculaires de parcelles complètement ravagées et de plusieurs arbres multi-centenaires déracinés (le hêtre de Panthus de 300 ans dans la forêt de Brocéliande et fragilisé à cause des attaques de parasites sur les arbres voisins) rendent comptent de la situation. Dans certaines zones, jusqu’à 80 % des arbres ont été couchés, comme dans la forêt de Landévennec, en Bretagne.

Dès lors, que se passe-t-il en forêt?

 Après la survenue d’une tempête, il est nécessaire d’agir de manière concertée et organisée en 7 points :   

  1.  Sécuriser les parcelles touchées puis rétablir l'accessibilité à la forêt
  2. Protéger les sols et ouvrir des "cloisonnements" d'exploitation (soit les voies routières permettant aux engins forestiers de circuler dans les parcelles forestières), en évacuant le bois vers des exutoires diversifiés, dont celui de la biomasse énergie
  3. Cartographier et diagnostiquer les dégâts sur la biomasse forestière
  4. Conserver et gérer les arbres restés sur pied
  5. Définir et planifier les objectifs de reconstitution des forêts. Cela en privilégiant la régénération naturelle et le mélange d’essences afin de s’insérer dans les dynamiques naturelles de végétation.
  6. Observer et accompagner le renouvellement et la croissance des arbres. Planter si nécessaire.
  7. Protéger les régénérations/jeunes plants de la trop forte présence du gibier (cerfs, chevreuils, sangliers), friands des jeunes pousses

L’Office National des Forêts (ONF) a dressé un bilan en 2019, 20 ans après l’hécatombe du dernier millénaire (pratiquement 1 Mha touchés). Résultat, les forêts se sont pratiquement totalement reconstituées mais font désormais face au changement très rapide des conditions climatiques et leurs conséquences, notamment avec l’affaiblissement des arbres et l’explosion des populations de ravageurs (plus de 300.000 ha touchés depuis 2018). Ainsi, la Direction de la Santé des Forêts (DSF) du Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA) estime qu’entre septembre 2018 et juillet 2023, les volumes d’épicéas touchés par le scolyte s’élèvent à 22 Mm3 pour les régions Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est et Auvergne-Rhône Alpes et à 15 Mm3 pour le sapin. C’est colossal au regard des 19,4 Mm3 valorisés en bois d'œuvre (pour la construction) chaque année en France. Depuis 2018. Cela est grandement dû au scolyte, insecte qui voit sa population exploser notamment avec le dérèglement climatique et les sécheresses à répétition. Ces manques d’eau affaiblissent les populations d’arbres, qui deviennent alors plus vulnérables aux attaques de ravageurs.

Finalement, les conséquences d’une tempêtes sont les mêmes que celles du réchauffement climatique et la survenue de ravageurs : 

  • augmentation des risques d’incendies (présence d’importantes quantités de bois au sol, bois secs sur pied…)
  • arrivée brutale de grands volumes de biomasse forestière sur le marché, engendrant bien souvent un effondrement des prix du bois. Par voie de conséquence, les revenus des professionnels de la filière sont mis à mal et peuvent rendre difficile l’accès à la matière première
  • besoins d’importants moyens pour rendre la forêt accessible et exploitable ainsi que pour accompagner la forêt (protection des régénérations, plantations…). Les pouvoirs publics sont intervenus à maintes reprises financièrement pour soutenir la filière (plateforme de stockage, plantation…) et limiter les impacts.     

Quel rôle peut jouer la biomasse, ou “bois-énergie”, après de tels évènements ?

C’est vraiment dans ce contexte que la valorisation énergétique de la biomasse prend toute toute son importance et démontre sa complémentarité avec les autres usages. La production de combustibles renouvelables à base de biomasse constitue une activité que les professionnels de la filière peuvent développer, en parallèle d’exploitations matière du bois. Certains acteurs intègrent d’ailleurs l’intégralité de la chaîne de valeur, depuis l’achat de bois sur pied en forêt jusqu’à l’exploitation de chaufferies dédiées, en passant par la transformation, le transport voire la gestion des cendres. 

La valorisation énergétique de la biomasse, en plus de limiter le recours aux énergies fossiles ou de créer des emplois difficilement délocalisables, est une source de revenus complémentaires particulièrement importante pour les différents acteurs de la filière.

C’est d’ailleurs ce que rappelle l’ADEME dans un avis récemment publié, soutenant le bois-énergie comme filière nécessaire à la transition écologique de la France (décarbonation, réduction des émissions de GES…).

Composée de nombreux acteurs de terrain, souvent les mêmes que ceux valorisant le bois dans d’autres filières (matière, construction…), la filière énergétique de la biomasse s’est progressivement structurée. Le bois est utilisé depuis des siècles (que dis-je, des millénaires!) pour la production de chaleur. Les principaux changements opérés ces dernières décennies proviennent de l’industrie et des réseaux de chaleur qui ont progressivement adopté cette source d’énergie renouvelable. 

Idex, en travaillant au plus près des acteurs terrain de la filière, propose un exutoire à la matière en excès et non valorisable en bois matière. Les experts de la direction biomasse sont à vos côtés pour répondre aux éventuelles sollicitations des territoires touchés par ces tempêtes.

FAQ – Biomasse et continuité énergétique face aux tempêtes

Comment la biomasse contribue-t-elle à maintenir la production d’énergie lors des tempêtes ?

La biomasse offre une énergie renouvelable locale et résiliente. Contrairement à l’électricité issue d’énergies fossiles ou importées, les unités de production biomasse s’appuient sur des ressources disponibles sur le territoire. Cela permet de sécuriser l’approvisionnement énergétique même en cas de tempêtes qui fragilisent les réseaux électriques classiques.

 

Pourquoi la biomasse est-elle considérée comme une solution durable pour la continuité énergétique ?

La biomasse utilise des matières organiques (bois, déchets verts, résidus agricoles) transformées en chaleur ou en électricité. En plus de réduire les émissions de CO₂, cette énergie renouvelable renforce la résilience énergétique des territoires. Elle limite la dépendance aux importations et contribue à la transition écologique tout en garantissant une continuité de service lors des événements climatiques extrêmes.

 

Quels sont les avantages locaux de la biomasse lors d’épisodes climatiques violents comme les tempêtes ?

La biomasse valorise des ressources locales, ce qui réduit les risques liés aux ruptures d’approvisionnement. Elle favorise l’économie circulaire et soutient l’emploi sur le territoire. Dans un contexte de tempêtes et d’aléas climatiques, elle assure une meilleure stabilité énergétique grâce à des installations proches des besoins réels.

 

En quoi la biomasse s’inscrit-elle dans la stratégie de résilience énergétique d’Idex ?

Idex développe des solutions de production et de distribution de chaleur renouvelable issues de la biomasse. L’entreprise accompagne les collectivités et les entreprises à sécuriser leur approvisionnement énergétique face aux tempêtes et aux dérèglements climatiques. La biomasse devient ainsi un pilier de la résilience énergétique locale et de la transition bas-carbone.

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