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L'amélioration du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est une priorité pour les bâtiments de tous les propriétaires, qu'ils soient bailleurs ou occupants. Valorisation des actifs, possibilité de louer, performance énergétique, passoires énergétiques … les enjeux sont multiples. Cadre réglementaire et impératif environnemental incitent à repenser les systèmes de chauffage pour réduire la consommation énergétique. Et si cela commençait par la décarbonation de son système de chauffage en installant une pompe à chaleur ?

 

La pompe à chaleur pour améliorer son DPE, est-ce une bonne idée ?  Voyons cela ensemble !

En théorie, la pompe à chaleur est la candidate idéale !

diagnostic de performance énergétique

En France, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte fixe des obligations pour les propriétaires bailleurs en ce qui concerne la performance énergétique de leur bien immobilier. Depuis 2022, elle impose le gel des loyers pour les logements classés F et G au DPE. À partir de janvier 2023, elle interdit la location des logements dont la consommation énergétique dépasse 450 kWhEF/m²/an; puis prévoit une interdiction progressive de louer des logements en fonction de leur DPE : ceux classés G à partir de janvier 2025, suivis des classes F en 2028 et E en 2034.

En 2021, une évolution majeure a été apportée à la méthode de calcul du DPE. Désormais, le focus se porte sur la consommation réelle plutôt que sur l’analyse de la facture énergétique. Cette transition vise à offrir une évaluation plus juste de la consommation énergétique des logements, reflétant une image plus réaliste de leur performance énergétique. En pratique, Le DPE se décompose en deux notes :

  1. Une note de consommation énergétique par m² par an. Par sa performance (son COP comme présenté dans notre précédent article), la pompe à chaleur permet de réduire significativement la consommation d’énergie par rapport aux chaudières à combustibles fossiles.
  2. Une note d’émissions de CO2 par m² par an. Une nouvelle fois, la pompe à chaleur se distingue : le mix électrique français est de 3 à 4 fois moins émetteur en gaz à effet de serre que le gaz naturel pour un kilowattheure produit. Combiné aux hautes performances de la solution, la performance environnementale est encore meilleure.

La note finale du DPE correspond à la moins bonne note des deux, et comparé aux systèmes fossiles la pompe à chaleur remporte la partie haut la main. En effet, une installation de pompe à chaleur peut vous permettre de faire un bond de 2 étiquettes DPE !

Cependant, il est important de comprendre un des travers de cette évolution. Une amélioration du DPE ne garantit pas une réduction de la facture énergétique ! Ce point particulier souligne l'importance d'adopter des mesures concrètes pour réduire les coûts énergétiques, en parallèle de l'optimisation du DPE. Ainsi, pour réaliser une transition énergétique réussie, il est nécessaire de concilier aspirations législatives et réalités pratiques !

En pratique, la pompe à chaleur n’est pas la solution miracle pour une passoire énergétique

Quels sont les régimes de températures de votre installation ? La majorité des “passoires énergétiques” ayant une étiquette DPE G, ou F, sont dotés de radiateurs fonctionnant avec un fluide à haute température qui ne peuvent pas toujours être obtenus avec une pompe à chaleur sans dégrader fortement leur coefficient de performance (COP). Il sera donc nécessaire de rénover le système de distribution à l’installation de la pompe à chaleur ! En revanche, les travaux seront réduits si vous disposez déjà d’émetteurs basse température, du type plancher chauffant.

Pour chauffer une passoire thermique, la pompe à chaleur va surconsommer pour compenser les pertes thermiques. Ce phénomène neutralise l'avantage principal attendu de la solution, à savoir : réduire la consommation d’énergie. Autre conséquence, en période de grand froid les pompes à chaleur peuvent rencontrer des limites opérationnelles et ne pourront pas garantir un niveau de confort thermique satisfaisant. La pompe à chaleur hybride permet d’activer une relève et d’atteindre le niveau de confort souhaité.

La conclusion est donc simple : installer une pompe à chaleur dans un logement mal isolé est une très mauvaise idée ! Cela s'avère coûteux et inefficace si des travaux de rénovation ne sont pas envisagés.

Alors, pompe à chaleur ou rénovation, pompe à chaleur et rénovation, comment s’y prendre ?

Cela va dépendre de votre situation et on distingue 3 cas principaux :

1. Les passoires thermiques (étiquettes DPE F ou G)

La case rénovation semble incontournable ! L’ADEME recommande d’ailleurs de penser global et non petit geste avec une rénovation composé d’une ou deux étapes traitant sol, murs, toiture, menuiseries, ventilation et bien entendu le système de chauffage. La raison est double : augmenter le nombre d’étapes c’est finalement augmenter ses coûts de travaux et retarder les bénéfices qui découlent de la réduction de facture énergétique. 

Les travaux peuvent cependant être moins lourd à l’installation d’une pompe à chaleur hybride. Si votre chaudière est en bon état, installer une pompe à chaleur en complément vous permet de réduire votre consommation énergétique en bénéficiant d’une solution bas carbone et performante, tout en assurant la relève - à partir d’un certain seuil - via votre chaudière existante. 

Pour rappel, à long terme (2050) l’objectif gouvernemental est d’atteindre le niveau BBC-rénovation pour tout le parc immobilier. L’installation d’une pompe à chaleur hybride ne vous permettra peut être pas d’atteindre immédiatement cet objectif, mais votre bâtiment effectuera un grand pas vers la sobriété énergétique et environnementale. 

2. Les bâtiments moins performants (étiquettes DPE E ou D)

La réponse est ici moins évidente car dépend de votre système de chauffage :

  • Le régime de température de votre système de chauffage est à haute température (supérieure à 60°C)  ?

Comme précisé dans notre article, il y a un risque de s’écarter des conditions de fonctionnement optimales d’une pompe à chaleur. Des travaux de rénovation ciblés et associés à une modification du système de distribution de chauffage, qui inclut le remplacement des émetteurs, vous permettent d’exploiter au mieux votre pompe à chaleur.

  • Le régime de température de votre système de chauffage est à température modérée (inférieure à 60°C)  ?

Selon le niveau d’isolation de votre logement, des gestes ciblés peuvent vous permettre de bénéficier une très bonne performance de la part d’une pompe à chaleur sans avoir à remplacer vos émetteurs. Une étude plus fine est nécessaire afin de valider le choix technologique, si vous avez une question à ce sujet nous pouvons vous accompagner !

3. Logements avec un haut niveau d’isolation (étiquettes DPE A, B ou C)

Pour des bâtiments performants d’un point de vue énergétique et bien isolés, l’installation d’une pompe à chaleur, aérothermique ou géothermique semble tout indiquée. Une simple vérification de la comptabilité de votre système de distribution de chaleur est sûrement nécessaire. Il vous restera ensuite la question du choix technologique, nous vous apportons des éléments de réponse dans notre article dédié.

Pour aller plus loin … quelles seraient les conséquences d’une transition insuffisamment préparée ?

Une transition précipitée vers l'utilisation massive des pompes à chaleur pourrait mettre sous tension le système électrique français. Que se passerait-il si près de 1,4 million de logements étiquetés DPE F ou G adoptaient tous des PAC en même temps ? Négawatt explique que cela entraînerait une augmentation de la consommation à la pointe du réseau électrique français, ce qui nécessiterait donc d’activer des centrales de production d’électricité au gaz naturel et donc dégraderait la performance environnementale du mix électrique. Une pompe à chaleur qui serait donc un peu moins verte … 

Et du côté du réseau ? RTE se veut rassurant en présentant les résultats de la modélisation du développement des pompes à chaleur en France. Un scénario ambitieux conduirait à une hausse de la consommation de 3 TWh et de la pointe de 6 GW à l’horizon 2030. Le réseau français est capable de faire face à cette montée en charge mais la rénovation thermique des bâtiments et l'optimisation des performances des pompes à chaleur restent des pré-requis pour assurer un déploiement sans crainte.

Si ces observations se veulent rassurantes, elles soulignent avant tout l'importance cruciale de planifier soigneusement cette transition pour éviter de surcharger le système électrique français et compromettre nos objectifs de transition vers des énergies plus propres.

A retenir

Vous l’aurez compris, l’installation d’une pompe à chaleur seule n’est pas la solution miracle pour obtenir une excellente note DPE, mais associée aux bonnes pratiques de rénovation énergétique elle le devient ! Associer les bons gestes et les bons travaux est donc la clef d’un projet de rénovation énergétique réussie.

Si vous vous demandez par quoi commencer, alors contactez-nous ! Nos experts ont mis en place plus d’une centaine d’actions de performance énergétique et vous aideront à identifier les meilleures pour votre situation !

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