Les occupants de logements sociaux face à l’explosion de leur facture
Benjamin Fremaux interpelle, dans une lettre ouverte adressée au Premier Ministre Jean Castex, sur la hausse des prix du gaz pour les logements sociaux
La flambée des prix du gaz et son impact sur les occupants de logements sociaux et notamment l'énorme faille du bouclier tarifaire continue de faire du bruit dans les médias.
Nous le rappelons : des millions d’occupants de logements sociaux ne profitent pas du gel tarifaire décidé par le Gouvernement en septembre et sont ainsi confrontés à l’explosion de leur facture énergétique.
Le Président d'IDEX, Benjamin Fremaux, alerte le Gouvernement sur la situation dramatique de millions d’occupants de logements sociaux, actuellement confrontés à l’explosion de leur facture énergétique.
Le bouclier tarifaire sera mis à jour par le gouvernement le 16 février 2022.
Monsieur le Premier ministre,
Je vous écris pour vous alerter sur la situation dramatique de millions d’occupants de logements sociaux, actuellement confrontés à l’explosion de leur facture énergétique.
Comme vous le savez, les cours du gaz et de l’électricité ont atteint des niveaux extrêmes au cours des derniers mois, dépassant les 150 €/MWh pour le gaz (soit une multiplication par 10 en un an) et les 1000 €/MWh pour l’électricité (soit une multiplication par 15 en un an). C’est sans précédent dans l’histoire des marchés de l’énergie depuis leur ouverture à la concurrence.
Les factures énergétiques flambent, mais la hausse des prix des énergies ne bénéficie pas aux entreprises de notre secteur : elle les expose au contraire à des risques considérables. Plusieurs fournisseurs d’énergie ont d’ailleurs fait faillite au cours des derniers mois.
Surtout, cette envolée des cours au cœur de l’hiver est une menace gravissime pour des millions de familles, qui se retrouvent dans une très grande précarité énergétique.
Dès le mois d’octobre, le Gouvernement a promptement et fortement réagi à cette crise, notamment en gelant les tarifs réglementés de vente du gaz.
Malheureusement, les modalités de mise en œuvre de cette décision ont considérablement affaibli sa portée. Ainsi par exemple, le “bouclier tarifaire” ne joue pas lorsqu’il existe un intermédiaire entre le fournisseur d’énergie et le client final : de ce fait, les 3 millions de ménages chauffés au gaz par l'intermédiaire d’un exploitant chauffagiste ne bénéficient pas du gel des tarifs. Pour ces familles, la facture énergétique va doubler cet hiver, ce qui représente une dépense supplémentaire de 800 € par foyer en moyenne - charge évidemment insupportable.
Mais la situation la plus préoccupante est celle des occupants de logements sociaux, auxquels s’adressait à l’évidence en premier lieu le geste politique fort que vous avez accompli en gelant les tarifs réglementés. En effet, les copropriétés indexées TRV dont la consommation excède 150 MWh par an (soit les copropriétés de plus de 15 logements) ont malheureusement été exclues du bénéfice du bouclier tarifaire. Ceci équivaut à
sortir les bailleurs sociaux du champ d’application de la mesure - ce qui n’était certainement pas votre intention.
Dans beaucoup de logements sociaux, le surcoût lié à la hausse des prix va atteindre ou dépasser l’équivalent d’un mois de revenu des occupants. Nous savons le Gouvernement déterminé à protéger les plus fragiles. Vous avez le pouvoir de prendre les mesures nécessaires pour que tous les occupants de logements sociaux puissent bénéficier du gel des tarifs réglementés lorsque leur contrat est indexé TRV, même lorsque leur approvisionnement est assuré par l’intermédiaire d’un exploitant chauffagiste, et ce quelle que soit la taille de leur copropriété. Cette mesure devrait être rétroactive pour couvrir toute la période de chauffe depuis le mois d’octobre.
En tant qu’entreprise responsable, Idex est prête à supporter tous les surcoûts de gestion nécessaires à la prise en compte rétroactive de cette mesure. Nous sommes aussi prêts à avancer de la trésorerie en attendant la compensation du gel tarifaire par l’administration. Nous considérons que nous le devons à nos clients.
Je me tiens évidemment à la disposition de vos collaborateurs et des administrations compétentes pour contribuer à élaborer tout dispositif que vous jugerez pertinent.
En vous remerciant de l’attention que vous porterez à ce courrier, je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
FAQ
Pourquoi les occupants de logements sociaux voient-ils leurs factures d’énergie exploser ?
Selon Benjamin Fremaux, Président d’IDEX, des millions de familles vivant en logements sociaux ne bénéficient pas du « bouclier tarifaire ». En effet, la mesure ne s’applique pas lorsque le chauffage est assuré via un exploitant chauffagiste ou dans les copropriétés de plus de 15 logements, ce qui entraîne une hausse massive des factures et accentue la précarité énergétique.
Qu’est-ce que le bouclier tarifaire et quelles sont ses limites pour les logements sociaux ?
Le bouclier tarifaire est une mesure gouvernementale qui gèle les tarifs réglementés du gaz et de l’électricité. Toutefois, l’article souligne une faille importante : près de 3 millions de ménages, dont une grande partie en logements sociaux, sont exclus de cette protection et subissent des hausses allant jusqu’à +800 € par foyer, soit l’équivalent d’un mois de revenu.
Quelle action a été entreprise par IDEX pour défendre les occupants de logements sociaux ?
Benjamin Fremaux a adressé une lettre ouverte au Premier Ministre Jean Castex. Dans ce courrier, il alerte sur la situation « dramatique » causée par la flambée des prix de l’énergie et demande que tous les logements sociaux puissent bénéficier du bouclier tarifaire, y compris lorsque l’approvisionnement passe par un intermédiaire.
Quelles solutions IDEX propose-t-elle pour limiter l’impact de la crise énergétique ?
IDEX propose que le Gouvernement étende le bouclier tarifaire à tous les occupants de logements sociaux, avec un effet rétroactif depuis octobre. L’entreprise se dit prête à prendre en charge les surcoûts de gestion et à avancer la trésorerie en attendant la compensation de l’État, afin d’éviter que les familles supportent seules cette hausse exceptionnelle.