Retour aux articles Décret tertiaire : comment définir sa consommation de référence ? Copier l'url
Définir sa consommation de référence puis déclarer ses consommations le 30 septembre de chaque année est désormais une obligation pour toutes les propriétaires et locataires de bâtiments tertiaires. La première obligation avait été décalée au 31 décembre 2022 (avec modification possible en 2023). Comment fixer vos objectifs ? Décryptage par notre expert Driss Salmi, responsable Pôle Stratégie Offres Innovation.

Rappel du décret tertiaire : trois défis pour les entreprises

Le décret tertiaire, DEET – Dispositif Eco Efficacité Tertiaire – ou décret de rénovation tertiaire, impose une réduction de la consommation énergétique dans le secteur tertiaire en France. Sa mise en œuvre au sein des entreprises concernées s’articule autour de trois temps forts :

  • Challenge #1 : définir sa consommation de référence (faite au 31 décembre 2022 – modifiable tout au long de 2023) ;
  • Challenge #2 : concevoir une feuille de route avec des objectifs précis ;
  • Challenge #3 : mettre en œuvre le plan d’action.

Comment répondre aux contraintes et se soumettre à la réglementation le plus facilement possible ? Comment peut-on transformer les obligations du décret tertiaire en opportunités ?

Définir sa consommation de référence

Le décret tertiaire instaure un objectif ambitieux d’économie d’énergie. Pour l’atteindre, les entreprises ont deux obligations :

  • la déclaration de leur consommation annuelle de référence (31 décembre 2022 – donc faite en principe mais modifiable tout au long de 2023),
  • la déclaration de leur consommation d’énergie de l’année écoulée (chaque 30 septembre).

Le premier enjeu est donc de définir cet index de référence, puis de choisir comment fixer ses objectifs de réduction de consommation d’énergie.

Un exercice d’audit chronophage, mais propice au progrès

Pour Driss Salmi, définir sa consommation de référence est une difficulté en soi : il s’agit de se baser sur une année de référence – soit 12 mois glissants – située entre 2010 et 2019. Ce calcul requiert donc de pouvoir accéder à un historique complet de factures de consommation d’énergie. Un exercice difficile puisqu’il implique la collecte de données de factures et un audit patrimonial (surfaces, usages, etc.). 

La solution ? Voir le décret tertiaire comme une première opportunité d’accélérer la digitalisation de tout un secteur, notamment grâce aux solutions automatisées qui facilitent cette analyse.

Driss Salmi souligne par ailleurs qu’il est important de bien choisir son année de référence, pour prendre en compte les optimisations énergétiques déjà engagées. À titre d’exemple, si le système de climatisation de votre bâtiment a été rénové en 2015, il sera plus pertinent de choisir une année antérieure. Cette consommation de référence (ou Cref) vous permettra de tenir compte de ces travaux pour l’atteinte de vos objectifs.

 

Une bonne récupération et une bonne structuration des données de patrimoine permet de prendre conscience de vos postes et votre volume de consommation énergétique. Ce premier diagnostic facilite aussi l’identification des sites ou usages sur lesquels il faudra prioriser vos actions. D’ailleurs, il existe un certain nombre de solutions automatisées au service de la récupération et la définition de la méthode.
Driss Salmi
Responsable Pôle Stratégie Offres Innovation, Idex

Deux méthodes pour fixer vos objectifs

Méthode #1 : objectif de consommation relative (Crelat)

Il s’agit d’une consommation relative à votre Cref, qui se traduit par une réduction par pallier :

  • -40 % en 2030,
  • -50 % en 2040,
  • jusqu’à -60 % en 2050.

Méthode #2 : objectif de consommation absolue (Cabs)

Cet objectif se traduit par la définition d’une consommation « cible », dite absolue (Cabs), à atteindre. La méthode de calcul de cette valeur varie d’une sous-catégorie de bâtiment à l’autre – elle est définie par arrêté – et repose également sur d’autres variables. 

La valeur absolue de certains bâtiments (bureaux ou enseignement, par exemple) est déjà fixée dans les arrêtés nos 1 et 2. En revanche, l’arrêté no 3, qui devrait définir les objectifs et les conditions de calcul de Cabs des autres secteurs d’activité concernés par le décret tertiaire (commerces, restauration, santé, pénitentiaire…) est encore attendu.

Pourquoi deux typologies d’objectifs ?

Toujours selon Driss Salmi, les deux méthodes visent à couvrir toutes les typologies de bâtiments. Ainsi, les exploitants de bâtiments « anciens » pourront choisir l’objectif de consommation relative, car il leur sera plus facile d’atteindre les -40 % en 2030. 

Or, pour les entreprises installées dans des bâtiments neufs (ou récemment rénovés), dont la performance énergétique est déjà optimale, vouloir réduire leur consommation d’énergie à -40 % en moins de 10 ans est très ambitieux. Dans leur cas, l’objectif de consommation absolue est tout indiqué puisqu’il s’agira d’un taux standard, fixé pour tout leur secteur

Étudier sa consommation entre 2010 et 2019 et simuler les deux méthodes de fixation d’objectif est nécessaire pour faire le bon choix. Ce travail donne la possibilité de mieux connaître son patrimoine, de le valoriser et d’identifier des leviers d’optimisation énergétique. Une consommation énergétique moindre ou optimisée est synonyme d’économies financières, et c’est là que réside toute l’opportunité du décret tertiaire pour les professionnels concernés. 

FAQ

Qu'est-ce que le Décret Tertiaire et pourquoi est-il important pour mon entreprise ?

Le Décret Tertiaire est une réglementation qui impose aux propriétaires et occupants de bâtiments du secteur tertiaire de réduire leur consommation énergétique. Son importance réside dans l'obligation de fixer des objectifs de réduction de 40% d'ici 2030, 50% en 2040 et 60% en 2050, ce qui permet non seulement de réaliser des économies d'énergie substantielles, mais aussi de se conformer à la législation et de contribuer à la transition énergétique.

 

Comment définir ma consommation de référence (Cref) dans le cadre du Décret Tertiaire ?

La consommation de référence (Cref) correspond à la consommation énergétique d'un bâtiment tertiaire sur une année pleine, choisie entre 2010 et 2020. Elle sert de point de départ pour calculer les réductions obligatoires. Sa définition est cruciale pour évaluer les efforts à fournir et les investissements à planifier pour atteindre les objectifs fixés par le Décret. Il est important de bien choisir cette année de référence pour maximiser les efforts.

 

Quels sont les avantages d'être accompagné par un expert pour la mise en conformité au Décret Tertiaire ?

Faire appel à un expert comme IDEX permet de naviguer dans la complexité du Décret Tertiaire et de la plateforme OPERAT. Un expert peut aider à définir précisément la consommation de référence (Cref), à élaborer un plan d'actions efficace, à identifier les leviers d'économies d'énergie pertinents (travaux d'amélioration, optimisation des équipements, etc.) et à réaliser un suivi régulier pour s'assurer d'atteindre les objectifs fixés. L'accompagnement garantit une conformité optimale et des réductions d'énergie maximales.

 

Comment le Décret Tertiaire affecte-t-il la performance énergétique des bâtiments et la RSE des entreprises ?

Le Décret Tertiaire est un catalyseur pour l'amélioration de la performance énergétique des bâtiments, car il force les entreprises à adopter des pratiques plus durables. En optimisant leur consommation énergétique, les entreprises réduisent non seulement leurs coûts opérationnels, mais aussi leur empreinte carbone. Cela renforce leur engagement en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), améliore leur image de marque et répond aux attentes croissantes des clients et des parties prenantes en matière de durabilité.

Les derniers articles

toiture-photovoltaique-idex
Publiée le 3 octobre 2025

Solarisation des parkings : un enjeu clé pour les foncières et leurs actifs durables

Dans un contexte réglementaire en pleine évolution, les foncières doivent désormais intégrer les obligations EnR liées à la solarisation des parkings. Cette transformation n’est pas seulement un impératif légal : elle représente aussi une opportunité de valoriser le patrimoine et de bâtir une trajectoire énergétique durable. Mais comment ces obligations EnR impactent-elles réellement les foncières ? Et en quoi un parking solaire peut-il devenir un levier de performance pour vos actifs ? Idex vous explique tout.
Lire l'article
retail-parking-solaire-idex
Publiée le 19 septembre 2025

Retail Park : transformer un parking en centrale d’énergie et en îlot de fraîcheur

En 2025, un retail park de référence a franchi une étape majeure dans sa transition énergétique et climatique. Le site, qui accueille chaque année des milliers de visiteurs, a fait le choix de transformer son foncier pour allier performance énergétique, confort des usagers et attractivité commerciale.
Lire l'article
solutions-ilot-de-chaleur-idex
Publiée le 19 septembre 2025

Les ombrières photovoltaïques : une solution concrète contre les îlots de chaleur

Alors que l’été 2025 restera dans les annales pour ses températures extrêmes, une question s’impose : comment adapter nos espaces urbains à des vagues de chaleur désormais récurrentes ? Les parkings, qui couvrent plus de 200 km² en France, soit l’équivalent de la superficie de Paris, sont parmi les zones les plus vulnérables. Leur revêtement bitumé peut atteindre 60 °C au sol en plein soleil, transformant ces surfaces en véritables radiateurs urbains.
Lire l'article