La fin du S21 : opportunité ou menace pour vos projets solaires ?
Le cadre réglementaire : ce qui change en 2026
L’évolution des dispositifs réglementaires marque un tournant décisif pour les installations solaires de petite puissance. Mieux comprendre ce qui s’installe à partir de 2026 permet d’anticiper les bons choix de montage et de stratégie.
Fin du tarif S21 pour les projets solaires inférieurs à 500 kWc
À compter du 1er janvier 2026, les projets solaires inférieurs à 500 kWc ne seront plus éligibles au tarif d’achat S21. Ce dispositif garantissait un tarif réglementé fixe pendant 20 ans, avec un fonctionnement en guichet ouvert, c’est-à-dire sans procédure de sélection. La fin de ce mécanisme marque donc la disparition d’un repère clé pour les développeurs comme pour les porteurs de projets. Il est encore possible d’y prétendre jusqu’au 31 décembre 2025, à condition d’avoir signé les contrats nécessaires dans les temps.
Tarif de rachat photovoltaïque en vente de surplus (autoconsommation avec vente) :
Puissance (kWc) |
Tarif du surplus (€ / kWh)Avec S21 – jusqu’au 31/09/2025 |
Prime à l’autoconsommation (€ / kWc) |
Évolution post-S21 (à partir du 01/01/2026) |
0 à 3 kWc |
0,1000 € |
380 € |
Maintien possible, sous réserve d’un nouvel arrêté tarifaire |
3 à 9 kWc |
0,1000 € |
280 € |
Idem, dans un cadre simplifié |
9 à 36 kWc |
0,0761 € |
160 € |
Tarification susceptible de baisser |
36 à 100 kWc |
0,0761 € |
80 € |
Tarif maintenu mais plus incertain |
100 à 500 kWc |
0,0886 € |
0 € |
Fin du tarif automatique = ACC ou appel d’offres requis |
Remarque : Après le 31 décembre 2025, la majorité des projets devront basculer vers des modèles non régulés, avec valorisation du surplus à prix de marché ou via contrat direct.
Pour les puissances supérieures à 100 kWc, le guichet S21 sera fermé : il faudra envisager soit l’autoconsommation collective (ACC), soit participer à un appel d’offres CRE (Commission de Régulation de l'Energie).
Voici un tableau récapitulatif du tarif d’achat S21 en vente totale (injection) :
Puissance (kWc) |
Tarif d’achat S21 (c€/kWh)valable du 01/04/2025 au 31/09/2025 |
Post S-21 : 1er janvier 2026 |
0 à 3 kWc |
0,00 c€ |
Plus de rachat total possible à ce seuil |
3 à 9 kWc |
0,00 c€ |
Plus de rachat total possible à ce seuil |
9 à 36 kWc |
12,95 c€ |
Fin de guichet au 31/12/2025 |
36 à 100 kWc |
11,26 c€ |
Dernière période S21 |
100 à 500 kWc |
9,50 c€ |
Sera remplacé par appels d’offres en 2026 |
Remarque : Après le 01/01/2026, ces tarifs seront supprimés pour toute nouvelle installation. Les projets devront basculer vers des modèles en autoconsommation ou des appels d’offres.
Passage à de nouveaux mécanismes (CR, appel d’offres simplifié, ACC)
Le S21 sera progressivement remplacé par un système hybride. Les projets les plus petits (généralement <100 kWc) devraient continuer à bénéficier d’un tarif réglementé simplifié, mais les projets entre 100 et 500 kWc devront se soumettre à des appels d’offres ou proposer une logique de valorisation de l’énergie via des circuits plus locaux, comme l’autoconsommation collective (ACC). Ce changement de paradigme oriente le marché vers une approche plus territoriale, plus flexible mais aussi plus technique à mettre en œuvre. Les développeurs devront faire preuve d’agilité pour rester compétitifs.
Conditions et calendrier de changement (indexation, dégressivité, garanties obligatoires)
Condition |
Détail ou montant |
Caution financière |
10 000 € obligatoire pour ≥100 kWc (consignation ou garantie bancaire) |
Indexation inflation |
Maintenue sur tous les segments tarifaires |
Dégressivité |
Renforcement pour les installations >9 kWc, avec pentes plus marquées depuis mars 2025 |
Calendrier des trimestres |
Alignement sur trimestres civils : T1 = fév-avr, T2 = mai-jui, T3 = août-oct, T4 = nov-jan |
Appels d’offres simplifiés |
100–500 kWc, prévus dès septembre 2025 ; remplacement du guichet ouvert |
Risques et menaces pour les projets solaires inférieurs à 500 kWc
La fin du tarif S21 n’est pas sans conséquences pour les acteurs du photovoltaïque. Certains modèles économiques historiques se trouvent fragilisés, et les conditions de développement vont exiger plus de prudence et de méthode.
Réduction des marges pour les projets en injection totale
Avec la fin du tarif S21 et le recours croissant à des mécanismes de marché ou d’appels d’offres, les projets reposant exclusivement sur l’injection totale deviennent plus fragiles économiquement. La baisse progressive des tarifs de rachat, combinée à la hausse des coûts de construction et aux exigences de financement, réduit significativement le retour sur investissement.
En d’autres termes, pour conserver une rentabilité acceptable aujourd’hui, il devient indispensable de coupler la production à de nouveaux leviers, comme l’autoconsommation, les services de flexibilité ou le stockage.
Cela remet en question de nombreux projets historiquement fondés sur une logique simple : "je produis, je vends". Désormais, la création de valeur passe par une gestion plus fine de l’usage de l’énergie produite.
Fragilisation des financements sans tarif sécurisé
L’un des grands avantages du S21 était la visibilité offerte sur les revenus futurs, ce qui rassurait les financeurs. Sans tarif garanti, les banques se montrent plus prudentes, voire réticentes à financer des projets dont la rentabilité dépend de la volatilité du marché ou d’un dispositif local comme l’ACC (autoconsommation collective). Cela augmente la complexité de montage, notamment pour les petits porteurs de projet, comme les PME industrielles.. L’accès au financement devient une compétence à part entière dans le développement solaire d’après S21.
Complexification des dossiers (critère de nouveauté, volumes, mémoire CRE)
Les dispositifs alternatifs au S21 impliquent des formalités supplémentaires. Par exemple, le fait d’entrer dans un système d’appel d’offres - même simplifié - exige un formalisme plus lourd. Il faut désormais fournir des éléments comme la preuve que les travaux n’ont pas commencé (critère de nouveauté), des engagements de production, des études d’impact ou encore un mémoire technique détaillé.
Cette exigence administrative est particulièrement contraignante pour les petites structures ou les développeurs sans équipe juridique. Elle souligne l’intérêt croissant d’un partenaire expert capable de gérer toutes les étapes du projet, de la faisabilité à la réponse à appel d’offres.
Opportunités à saisir : autoproduction, ACC et stockage
Ce changement de cadre peut aussi ouvrir la voie à de nouvelles dynamiques de projet. En recentrant la production sur l’usage local, en intégrant des outils comme l’ACC ou le stockage, des leviers solides se dessinent pour l’avenir du solaire décentralisé.
L’autoconsommation collective comme nouveau modèle de référence
L’autoconsommation collective permet à plusieurs utilisateurs situés à proximité (dans un rayon de 2 km) de partager une même production photovoltaïque. Ce modèle est aujourd’hui l’une des réponses les plus pertinentes à la fin du tarif S21, car il permet de maximiser localement la valeur de l’énergie produite, tout en évitant les fluctuations du marché.
Chez Idex, nous développons ce type de projets. Nous identifions les utilisateurs, assurons la répartition de l’énergie produite et garantissons une solution opérationnelle ne nécessitant aucun CAPEX. C’est une nouvelle manière de penser les projets solaires, plus locale, plus collaborative, et plus résiliente.
Le stockage comme levier de modèle économique
L’autre levier majeur pour renforcer la rentabilité est le stockage. En installant des batteries, les producteurs peuvent consommer leur propre électricité quand ils en ont besoin, ou lisser les pics de production pour mieux valoriser l’énergie. Ce modèle devient particulièrement pertinent lorsque la consommation est décalée par rapport à la production (activités en horaires décalés, froid, mobilité électrique, etc.). Le stockage apporte également une capacité d’autonomie renforcée et peut ouvrir la porte à de nouveaux services énergétiques, notamment l’autoconsommation collective.
Bien dimensionné, il offre un retour sur investissement crédible sur certains profils de consommation comme dans l’industrie, la logistique ou les bâtiments industriels.
Valorisation de l’expertise d'experts comme Idex
Le contexte post-S21 transforme profondément le rôle des installateurs solaires. Il ne s’agit plus seulement d’installer des panneaux photovoltaïque, mais de bâtir un véritable schéma énergétique directeur et cohérent autour du site client.
Chez Idex, nous considérons cette transition non pas comme un recul, mais comme une occasion de valoriser pleinement notre rôle de conseil. Chaque projet doit désormais être conçu en intégrant les usages énergétiques réels du site, les contraintes de consommation, et les leviers de performance. Ainsi nous mobilisons nos expertises en ingénierie, exploitation, financement et digital pour proposer des solutions adaptées à chaque usage : autoconsommation individuelle ou collective, stratégie de stockage.
Cette approche d’ingénierie énergétique complète, que nous maîtrisons depuis plusieurs années, permet d’apporter à nos clients des solutions personnalisées, robustes, et adaptées aux réalités économiques du nouveau cadre post-S21.