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[Observatoire] Transition énergétique : 87 % des Français en feront un critère de vote en 2026 - Téléchargez l'enquête
Observatoire de la Transition énergétique édition 2025 - Élus et Citoyens
Idex, en partenariat avec Ipsos et Villes de France, dévoile les résultats de l'édition 2025 de l'Observatoire de la Transition énergétique des territoires. En croisant pour la première fois les regards de 2 000 citoyens et de 502 maires, cette enquête inédite révèle une "triple tension" à l'approche des municipales : une urgence citoyenne sous-estimée, une action publique invisible et une contrainte budgétaire historique.
Les élections de 2026 se dérouleront dans un contexte inédit. L'effet de ciseau place les maires face à un dilemme : répondre à une attente citoyenne massive avec des moyens en diminution. Cette situation appelle des solutions innovantes en termes de financement et de gouvernance.
Un mandat citoyen clair mais sous-estimé
L'enseignement majeur de cette édition 2025 contredit l'idée reçue d'un repli écologique ou « green backlash ». Au contraire, la transition énergétique s'annonce comme un arbitre décisif des prochaines élections locales. 87% des Français déclarent que ce sujet sera un critère « important ou prioritaire » dans leur choix de vote en 2026.
Pourtant, l'étude met en lumière un angle mort stratégique : seuls 64% des maires anticipent que ce sujet sera une priorité pour leurs électeurs. Ce décalage de 23 points témoigne d'une sous-estimation du « mandat citoyen ». Les Français ne rejettent pas la transition ; ils la demandent pour protéger leur pouvoir d'achat, percevant l'énergie locale comme un rempart contre l'inflation.
Le constat de l’Observatoire 2025 est clair : le "backlash" n'est pas populaire, il est budgétaire. Les citoyens attendent un engagement sans équivoque. Le véritable combat n'est plus celui de la conviction, mais celui du financement. L’énergie locale est la seule à offrir une protection contre la volatilité des marchés.

Chiffres-clés
87 % des citoyens feront de la transition énergétique un critère de vote aux municipales de 2026
68 % des Français se disent intéressés par un raccordement à un réseau de chaleur renouvelable pour réduire leur facture
77 % des maires se disent prêts à recourir davantage à des partenariats entre public et privé face à la baisse des dotations
92 % des collectivités se déclarent actives, mais seuls 41 % des citoyens le perçoivent
Le paradoxe de l'action invisible
Si la mobilisation des territoires est réelle, elle peine à être vue. Alors que 92% des collectivités se déclarent « actives » ou « très actives » en matière de transition énergétique, 59% des citoyens ignorent ou doutent encore de l'engagement de leur commune.
Ce fossé de perception de 51 points s'explique par la nature des travaux engagés. Si la rénovation des bâtiments publics est visible, les infrastructures structurantes comme les réseaux de chaleur ou la valorisation des déchets restent largement méconnues. Pourtant, une fois expliquées, ces solutions sont plébiscitées par les citoyens qui y voient le meilleur levier pour stabiliser leurs factures. Il y a urgence à "rendre visible l'invisible" pour que l'action écologique soit créditée au bilan politique.
Le premier déficit de la transition est celui de la communication. Avec 92% des maires qui agissent mais 59% des citoyens qui l'ignorent, nous sommes face à un risque politique majeur. Il faut rendre l'invisible visible.
La fracture budgétaire et le pivot vers le privé
L'année 2025 marque un tournant dans le modèle de financement. Confrontés à un effet de ciseaux entre des besoins d'investissements massifs et la raréfaction des ressources publiques (baisse du Fonds Vert, inflation), les maires font preuve de pragmatisme.
L'enquête révèle que 77% des maires sont désormais ouverts à davantage de partenariats avec le secteur privé (Délégation de Service Public, Contrats de Performance Énergétique). L'objectif est clair : trouver des modèles où l'investissement est porté par l'opérateur industriel et remboursé par les économies d'énergie, permettant ainsi de moderniser le territoire sans alourdir la dette communale.
Une méthode inédite sous supervision scientifique
Pour cette édition 2025, l'Observatoire opère une rupture méthodologique en confrontant pour la première fois les « regards croisés » de 2 000 citoyens et de 502 maires. Cette approche systémique permet de mesurer précisément les écarts de perception entre l'action publique et le ressenti des habitants.
Pour garantir la rigueur de ces analyses, l'Observatoire s'est doté d'un Conseil Scientifique pluridisciplinaire. Présidée par le chercheur et co-auteur du GIEC François Gemenne, cette instance croise l'expertise sociologique de Brice Teinturier (Ipsos) avec la réalité de terrain portée par les élus Frédérique Macarez (Villes de France) et Christine Lavarde (Sénatrice), ainsi que la vision industrielle de Benjamin Fremaux (Idex).



