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Adoptée par l’Assemblée nationale en octobre 2025, la proposition de loi Huwart vise à assouplir le dispositif instauré par la loi APER sur la solarisation des parkings. Si elle marque une évolution importante du cadre réglementaire, elle n’a pas encore été promulguée à ce jour. Voici les principales différences entre ces deux textes clés de la politique énergétique française.

Comprendre la loi APER

La loi APER (Accélération de la Production d’Énergies Renouvelables) du 10 mars 2023,  vise à déployer massivement le photovoltaïque sur les espaces artificialisés, notamment les parkings extérieurs de grande taille.
Son article 40 impose aux exploitants et propriétaires de parkings de plus de 1 500 m² de couvrir au moins 50 % de la surface de stationnement par des ombrières photovoltaïques.

L’objectif était double : accélérer la production d’énergie renouvelable et favoriser l’autonomie énergétique locale. Cette obligation s’inscrivait dans la continuité de la loi Climat et Résilience (2021) et de la loi Énergie-Climat (2019).
 

Le calendrier prévoyait deux échéances :

  • 1er juillet 2026 pour les parkings de plus de 10 000 m² ;

  • 1er juillet 2028 pour ceux entre 1 500 et 10 000 m².

Des dérogations restent possibles en cas de contraintes techniqueséconomiques ou patrimoniales, mais le principe général demeure : tout grand parking devait participer à l’effort national de solarisation.

La proposition de loi Huwart : un assouplissement des obligations

Adoptée par l’Assemblée nationale le 15 octobre 2025, la proposition de loi Huwart n’a pas encore été promulguée à ce jour.


Son objectif : simplifier le droit de l’urbanisme et assouplir les obligations issues de la loi APER, jugées trop rigides par les collectivités et les entreprises.

La principale évolution concerne la transformation de l’obligation de solarisation en une obligation d’ombrage mixte.


Les exploitants de parkings de plus de 1 500 m² devront désormais ombrager 50 % de la superficie totale, mais ce taux pourra être atteint par une combinaison de dispositifs :

Autrement dit, la part minimale de panneaux solaires tombe à 17,5 % de la surface totale du parking. Cette souplesse facilite la mise en conformité pour les sites déjà arborés et répond à une demande forte du secteur immobilier et des élus locaux.

Les autres différences clés entre la loi APER et la loi Huwart

La loi Huwart introduit aussi plusieurs ajustements réglementaires :

  • Primauté sur les PLU : les Plans Locaux d’Urbanisme ne pourront plus bloquer les projets d’ombrières photovoltaïques, un obstacle fréquent sous la loi APER.

  • Élargissement des solutions énergétiques : il sera possible de remplacer les ombrières par d’autres dispositifs de production d’énergie renouvelable (géothermie, biogaz, etc.), à condition d’assurer une production équivalente.

  • Délais inchangés, mais des extensions conditionnelles sont prévues jusqu’en 2030 pour les entreprises s’engageant à installer des panneaux solaires européens à haut rendement.

Ces ajustements visent à réconcilier transition énergétique et contraintes économiques, sans renoncer aux objectifs climatiques de la loi APER.

Ils illustrent également la grande instabilité réglementaire du secteur : les entreprises doivent sans cesse réviser leurs projets et modèles économiques pour rester conformes à des textes en évolution permanente.

C’est dans ce contexte qu’Edouard Roblot, dans sa tribune publiée dans Les Échos intitulée « Le solaire n'a pas besoin d'aide, il a besoin de stabilité », souligne que la véritable urgence n'est plus d'ajouter de nouvelles aides ou contraintes, mais bien de stabiliser le cadre légal pour permettre aux acteurs du solaire de planifier et d'investir durablement, et aux entreprises d'avoir un cadre réglementaire défini.

Quand sera promulguée la loi Huwart ?

Difficile à dire. Pour le moment le texte fait l’objet d’une saisine par le Conseil Constitutionnel. Reste à savoir comment il sera retoqué.

En attendant, mieux vaut anticiper les échéances de 2026 et prendre contact avec une entreprise spécialisée dans le solaire comme Idex. Notre modèle de tiers investissement photovoltaïque vous permet de vous mettre en conformité avec la réglementation sur le solaire sans engager de trésorerie. 

Expert transition énergétique
Article écrit par notre expert
Kristina Fedossenko
Chef de Marché Energies Solaires
Source

Qui est notre experte Kristina Fedossenko ?

Convaincue que nous sommes tous acteurs du changement et que la transition énergétique aura un plus grand impact avec l'implication des entreprises, j’accompagne, au sein d’Idex, le développement de solutions solaires innovantes pour la production et le stockage d’énergie. Avec de nombreuses années d’expérience en marketing, j’aime allier stratégie, pédagogie et impact pour faire rayonner les énergies renouvelables auprès des entreprises et acteurs du territoire.

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