Retour aux articles Energy management : définition, enjeux et solutions concrètes Copier l'url
Hausse des prix de l’électricité, pression réglementaire avec le décret BACS, exigence de sobriété énergétique… Dans un contexte de transition écologique, l’energy management n’est plus une option mais un levier de performance. Dans les bâtiments comme sur les sites industriels, il permet d’aligner maîtrise des coûts, efficacité énergétique et engagements RSE. Piloter, mesurer, optimiser… autant d’actions clés pour réduire durablement ses dépenses et ses émissions. Mais de quoi parle-t-on concrètement ? Quels sont les dispositifs de gestion pour l'autoconsommation photovoltaïque ? Quels sont les véritables bénéfices d’un système de management de l’énergie (energy management system) efficace ? Idex vous dit tout !

L’energy management : qu’est-ce que c’est ?

L’energy management, ou management de l’énergie, désigne l’ensemble des actions visant à améliorer de manière continue la performance énergétique d’un bâtiment, d’un site ou d’un parc immobilier via une solution technique (logiciel, capteurs, etc). L’objectif : consommer moins, mieux et au bon moment, sans dégrader le confort des occupants ni perturber les activités. Il s'adresse au secteur tertiaire comme à l'industrie.

Contrairement à un simple suivi de la consommation, qui consiste à observer les données, l’energy management repose sur une démarche structurée : diagnostic, plan d’actions, mise en œuvre, pilotage et amélioration continue. C’est ici qu’intervient le système de management de l’énergie, souvent adossé à la norme ISO 50001. Celle-ci fournit un cadre clair pour intégrer l’énergie dans les processus de décision et de gestion, à l’échelle de l’organisation.

En résumé : piloter l’énergie, ce n’est pas juste mesurer – c’est décider et agir pour transformer durablement les usages.

Pourquoi adopter un système de management de l’énergie ?

Pour les entreprises comme pour les collectivités, mettre en place un système de management de l’énergie (SMÉ) ne relève plus du simple bon sens économique : c’est désormais une exigence réglementaire, un levier de compétitivité et un marqueur fort d’engagement environnemental.

Conformité aux obligations réglementaires

Le cadre réglementaire en matière d’énergie évolue rapidement, poussant les entreprises à adopter une démarche structurée de management de l’énergie. Un système de management de l’énergie (SMÉ) permet de se conformer efficacement à ces différentes obligations :

Décret tertiaire

Mis en place dans le cadre de la loi ELAN, ce décret impose une réduction progressive des consommations d’énergie finale dans les bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m² : -40% d’ici 2030, -50% en 2040, et -60% à horizon 2050 (par rapport à 2010 ou à une consommation de référence ajustée). Un SMÉ permet de piloter ces trajectoires en suivant les usages poste par poste (éclairage, chauffage, climatisation, appareils énergivores), et d’ajuster les actions d’amélioration en fonction des résultats obtenus.

Décret BACS

Le décret BACS rend obligatoire l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle (Building Automation & Control Systems) dans les bâtiments tertiaires neufs ou rénovés. Ces dispositifs doivent permettre d’optimiser les consommations, d’alerter en cas de dérive, et de piloter les équipements en fonction des besoins réels. L’energy management s’inscrit pleinement dans cette logique en centralisant l’analyse des données et en guidant les réglages.

Il est possible de se substituer à l'obligation d'installer un dispositif de management de l'énergie si le retour sur investissement n'est pas avéré.

Audit énergétique

Les grandes entreprises (plus de 250 salariés ou 50 M€ de chiffre d’affaires) sont tenues de réaliser un audit énergétique tous les 4 ans. Un SMÉ facilite ces audits en assurant une traçabilité continue des consommations, et en mettant à disposition des indicateurs fiables. Il permet également de mettre en œuvre les plans d’actions issus de ces audits dans une logique d’amélioration continue.

Loi APER et loi Huwart : zoom sur le monitoring photovoltaïque

La loi Huwart transforme l’obligation de solarisation en une obligation d’ombrage mixte, ce qui assouplit fortement les exigences pour les parkings. Là où la loi APER imposait de couvrir 50% de la surface avec des ombrières photovoltaïques, la loi Huwart permet désormais de combiner 35% d’ombrières solaires et le reste en dispositifs végétalisés. Concrètement, la part minimale de photovoltaïque tombe à 17,5% de la surface totale du parking, ce qui avantage les sites déjà arborés et facilite la conformité réglementaire.

Dans ce nouveau cadre, le couplage ombrières photovoltaïques et energy management devient essentiel. Le pilotage énergétique maximise l’autoconsommation locale, réduit les injections peu rémunératrices et permet d’intégrer des usages comme la recharge électrique. Il améliore aussi le retour sur investissement en augmentant la valeur de chaque kilowatt produit. L’energy management renforce ainsi la rentabilité et la cohérence énergétique des projets d’ombrières.

Un levier concret pour réduire les coûts et les émissions

Un système de management de l’énergie offre une maîtrise durable des consommations : les dérives sont détectées plus tôt, les usages optimisés à la source, et les dépenses réduites. Cela permet non seulement de minimiser les budgets, mais aussi de sécuriser les marges et d’anticiper plus sereinement les investissements. En période de forte volatilité des prix de l’énergie, cette visibilité constitue un avantage stratégique.

Au-delà des économies, l’energy management permet de piloter efficacement les objectifs de décarbonation. Les gains sont quantifiables (kWh évités, tonnes de CO₂ non émises) et facilement intégrables dans les bilans RSE, les audits réglementaires ou les réponses aux appels d’offres. La démarche facilite aussi l’intégration de solutions concrètes : gestion de l'autoconsommation photovoltaïque, utilisation de bornes de recharge, ou stockage d’énergie.

Enfin, en affinant la gestion énergétique, on améliore la performance opérationnelle, le confort des occupants (température, qualité de l’air, lumière), et l’image de l’entreprise auprès de ses parties prenantes. Le management de l’énergie, loin d’être une contrainte, devient un outil de transformation positive.

Monitoring photovoltaïque et gestion de l’autoconsommation

Les données issues des installations solaires sont intégrées dans les outils de supervision pour suivre le taux d’autoconsommation, optimiser l’usage de l’énergie produite localement et détecter les éventuels écarts de production. Ce monitoring photovoltaïque s’inscrit dans une démarche globale de gestion intelligente de l’énergie. Elle permet d'engager l'entreprise dans davantage de performance environnementale.

L'énergy management contribue fortement à la création de valeur, ce que résume la citation de Sébastien Jan : « Le management de l’énergie transforme chaque kilowatt en levier de performance : moins de coûts, moins d’émissions, plus de valeur pour le territoire et pour l’entreprise. »

Gestion intelligente de l'énergie : quelles étapes pour structurer une stratégie d’Energy Management ?

Une stratégie d’energy management efficace repose sur deux piliers : un diagnostic initial solide et un pilotage continu des actions engagées. Voici une méthode pour bien procéder.

Poser les bases : diagnostic, objectifs et feuille de route

Tout commence par un état des lieux précis : analyse des consommations, identification des postes énergivores, collecte des données disponibles, visites techniques sur site. Ce diagnostic permet de hiérarchiser les enjeux et d’établir un profil énergétique fiable.

En s'appuyant sur l'energy management, il devient possible de fixer des objectifs concrets et chiffrés : réduction de kWh, baisse de l’intensité carbone, amélioration du confort thermique, etc... L’étape suivante consiste à bâtir une feuille de route structurée, alignée avec les réalités techniques, budgétaires et organisationnelles de l’entreprise.

Outils de pilotage et gestion intelligente de l’énergie

Une fois la stratégie définie, place à l’action. Cela passe par la mise en œuvre de solutions concrètesvisualisation des données, paramétrage des équipements, travaux d’efficacité énergétique, intégration de production locale (photovoltaïque, stockage), modernisation des équipements techniques, sensibilisation des employés à l'adoption de comportements respectueux de l'environnement.

En conclusion, pour piloter efficacement la performance, il est indispensable de s’équiper d’outils adaptés : capteurs IoT, supervision énergétique, plateforme EMS (Energy Management System), indicateurs personnalisés. Ces outils permettent un suivi en temps réel, une détection rapide des dérives et un ajustement progressif des actions dans une logique d’amélioration continue.

FAQ – Energy Management & solaire

Photovoltaïque et gestion intelligente de l’énergie : une synergie possible ?

Oui. L’autoconsommation solaire permet de produire une énergie décarbonée localement, de réduire les achats d’électricité sur le réseau, et de piloter plus finement les consommations. L’installation d’une infrastructure photovoltaïque (comme des ombrières solaires ou des panneaux en toiture) s’inscrit donc pleinement dans une stratégie d’energy management, en complément d’autres actions de sobriété ou d’efficacité énergétique.

Est-ce compatible avec une certification ISO 50001 ?

Absolument. Un projet solaire peut contribuer aux objectifs définis dans un système de management de l’énergie ISO 50001, à condition d’être intégré dans une démarche structurée avec des indicateurs de suivi (productible, taux d’autoconsommation, économies générées…). L’énergie produite localement devient un levier concret d’amélioration continue.

Faut-il un Energy Manager pour lancer un projet solaire ?

Pas nécessairement, mais l’intervention d’un expert en management de l’énergie permet d’optimiser l’intégration du photovoltaïque au sein d’une stratégie plus large : priorisation des usages, choix du dimensionnement, articulation avec d’autres solutions (bornes IRVE, stockage, pilotage…). Un expert du métier garantit la cohérence technique et économique du projet à long terme en évitant le gaspillage énergétique.

Quelles sont les principales étapes de mise en œuvre d'un energy management system dans le secteur tertiaire ?

La mise en place d'un système de management de l'énergie suit une démarche structurée dont la durée varie selon l'ampleur du patrimoine immobilier et les objectifs visés. Les étapes clés incluent : diagnostic initial du parc, installation des compteurs et capteurs, déploiement de la solution logicielle, formation des équipes et mise en œuvre des premières mesures d'optimisation. L'accompagnement par un energy manager expérimenté permet d'optimiser le processus et de garantir une meilleure adoption des nouvelles pratiques. La formation du personnel et l'intégration progressive des fonctionnalités avancées (intelligence artificielle, détection d'anomalie) constituent des étapes essentielles pour assurer la durabilité de la démarche RSE dans le temps.

Comment identifier les meilleures solutions technologiques pour réduire l'empreinte carbone de mon entreprise ?

L'identification des solutions optimales nécessite une approche méthodique combinant audit énergétique, analyse du parc existant et évaluation des nouveaux investissements. Un energy management software permet d'analyser en temps réel les données de consommation énergétique et d'identifier les principaux gisements d'économies. L'expertise d'un partenaire spécialisé facilite le choix entre différentes technologies : compteurs intelligents, système de gestion énergétique ISO 50001, énergies renouvelables ou encore solutions de pilotage GTB. L'impact environnemental et le retour sur investissement financier doivent être évalués pour chaque solution, en tenant compte de la réglementation (décret tertiaire) et des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La plateforme numérique centralisée permettra ensuite de gérer efficacement ces ressources et de mesurer la performance énergétique de manière précise.

Expert transition énergétique
Article écrit par notre experte
Kristina Fedossenko
Chef de Marché Energies Solaires
Source

Qui est notre experte Kristina Fedossenko ?

Convaincue que nous sommes tous acteurs du changement et que la transition énergétique aura un plus grand impact avec l'implication des entreprises, j’accompagne, au sein d’Idex, le développement de solutions solaires innovantes pour la production et le stockage d’énergie. Avec de nombreuses années d’expérience en marketing, j’aime allier stratégie, pédagogie et impact pour faire rayonner les énergies renouvelables auprès des entreprises et acteurs du territoire.

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